Pour commencer, on ne va pas se mentir, l’hiver reste ma saison préférée. Cette position divise, j’en suis conscient. D’une part par la longueur interminable de la saison pour certains, d’autre part, pour tous les lecteurs qui préféreraient partir dans le sud après Noël. Je peux vous comprendre, naturellement.
Néanmoins, pour survivre à l’hiver, nous pouvons compter sur un événement incontournable, bien de chez nous, en Beauce, la visite à la cabane !!
Que ce soit la première activité printanière pour un touriste, une nouvelle découverte pour les nouveaux arrivants dans la région, ou un rendez-vous annuel pour tous les autres résidents sur cette belle terre québécoise, l’instant magique où le sirop commence à couler nous redonne un peu d’espoir quant au réel démarrage du printemps.
Parce qu’il nous faut bien ça, de l’espoir, pour subir le dégel, la slush, le regel, la douceur puis les dernières bourrasques de neige. Vite, allons nous sucrer le bec !
Mais juste avant, quelques chiffres sur l’acériculture québécoise :
- 6 323 exploitants !
- 49,7 millions d’entailles !
- 211,3 millions de livres produits !
Enfin, pour couronner le tout, 70 % de la production mondiale provient du Québec, champion du monde toutes catégories confondues dont la moitié a été peaufinée, ici, dans notre belle région.
Ça fait un paquet de pancakes !
Avant de saliver, parlons du décor féérique et des émotions que cela me procure à chaque fois. L’environnement est toujours incroyable : une forêt d’érables ça va de soi, des gens fantastiques et une ambiance indescriptible. C’est chaleureux, convivial, festif, on s’y sent VRAIment bien !
Alors, ne perdons pas de temps : à table !
Dommage que tu n’aies pas les odeurs qui l’accompagnent. J’ai vite remballé mon appareil photo !
Les fondamentaux : Jus d’orange et café noir accompagnés d’une soupe, de fèves au lard, de petites pommes de terre sautées, d’oreilles de crisse, de cette fameuse recette de pâtés dont je ne connais toujours pas la composition et de jambon braisé (ou bacon pour ceux qui doutent encore de la valeur énergétique procurée par chaque bouchée). Tu y rajoutes un soupçon de sirop (une carafe ou un galon, chacun ses préférences) et pour finir quelques petites crêpes. C’est mon côté raisonnable.
Après cette petite dégustation, qui théoriquement peut t’empêcher de frissonner durant ces premières semaines printanières encore fraîches, quoi de mieux qu’un bon bol d’air frais, sous un bain de soleil, à admirer ce merveilleux domaine.
En dépit des quelques livres que je viens d’ingurgiter, sachant que j’ai énormément de principes, je me dois de faire honneur à nos hôtes.
C’est pourquoi je succombe (encore!) naturellement à l’érable, mais à la tire cette fois-ci. Le meilleur usage selon certains. Je n’ouvrirai pas le débat ici, chacun ses vices.

D’un point de vue objectif, je reste en admiration devant cet or brun avec cette texture unique, qui coule lentement du chaudron et qui se fige progressivement au contact de la neige. Quel spectacle !
Me voilà requinqué, même si pour les plus frileux d’entre vous, ce ne sera pas encore suffisant pour croire à l’arrivée prochaine des températures vraiment douces.
Malgré une impatience démesurée pour les beaux jours, en revoyant ces photos, je pense déjà à la prochaine saison et tous ses petits délices.
En attendant, les oiseaux commencent à chanter et la nature reprend ses droits, il est donc grand temps pour moi de te souhaiter une belle préparation de la saison estivale.
Et pour finir, comme le dit si bien la Fédération, « le meilleur sirop d’érable est celui que l’on préfère ! », alors continue d’en profiter comme il se doit… 😉